UBS a définitivement résilié le contrat de garantie contre les pertes, à concurrence de 9 milliards de francs (LPA), conclu avec la Confédération, ainsi que le contrat de prêts sous forme de liquidités de 100 milliards au maximum garantis par l'État (PLB) et conclu avec la Banque nationale suisse (BNS), annonce la banque.

Cette décision intervient après "une évaluation complète" du portefeuille d'actifs non essentiels du Credit Suisse, ce qui désigne les actifs à risque, détaille l'établissement dirigé par Sergio Ermotti.

Partner-Inhalte
 
 
 
 
 
 

La Banque nationale Suisse (BNS) a ainsi décidé, à la demande d'UBS et en concertation avec le Département fédéral des finances (DFF), de lever au 11 août les accords de prêts d'aide sous forme de liquidités destinés à Credit Suisse.

Ces prêts étaient assortis d'une garantie par la Confédération du risque de défaillance (PLB), rappelle vendredi un communiqué. UBS a par ailleurs indiqué que Credit Suisse avait entièrement remboursé au 10 août les prêts d'aide supplémentaires sous forme de liquidités.

"L'aide sous forme de liquidités octroyée par la BNS a atteint un montant maximum de 168 milliards de francs et a permis aux deux banques de disposer des liquidités nécessaires également après le rachat", souligne l'institut d'émission.

La Confédération encaisse 200 millions

"Les mesures d'urgence visant à préserver la stabilité financière prennent donc fin, et la Confédération et les contribuables n'encourent plus aucun risque lié à ces garanties. En outre, celles-ci ont rapporté à la Confédération des recettes de l'ordre de 200 millions de francs", relève vendredi le département fédéral des finances.

"Je ne vous cache pas que je suis soulagée" par l'annonce d'UBS, a mis en exergue la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter lors d'une conférence de presse tout en critiquant les mauvaises décisions des dirigeants de Credit Suisse ayant provoqué sa vente à son principal concurrent.

Le DFF a rappelé que Credit Suisse a traversé une crise de confiance "aigüe" en mars dernier. Le Conseil fédéral, la BNS et l'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma) ont donc dû intervenir dans l'urgence, à la mi-mars, pour protéger l'économie suisse et prévenir les dommages. Le 19 mars 2023, le Conseil fédéral a adopté un train de mesures rendant possible le rachat de Credit Suisse par UBS. Grâce à une acquisition rapide par UBS et aux mesures d'accompagnement étatiques, il a été possible de stabiliser durablement le système financier, rappelle le DFF.

Le 19 mars, UBS avait accepté de reprendre Credit Suisse pour 3 milliards de francs suisses.

Par ailleurs, la ministre a relevé que le paiement des liquidités mises à disposition d'UBS pour faciliter le rachat de Credit Suisse est un "signal fort" pour les marchés financiers. Les investisseurs applaudissaient en effet cette décision. L'action UBS prenait 4,8% à 20,32 francs à 12h10.

Si cette annonce n'est pas une surprise, la décision intervient plus tôt que prévu, nous ne l'attendions que pour le début 2024, écrit l'analyste Michael Klien, de la Banque cantonale de Zurich (ZKB). Il s'agit d'un développement positif, car il signifie que le marché considère que le profil de risque de Credit Suisse et de la nouvelle UBS est désormais plus favorable qu'au moment de la reprise, estime le spécialiste. (awp/hzi/ps)