Dans les statistiques, certaines régions sortent toutefois du lot: depuis vingt ans, les voitures grêlées, qui représentent la majeure partie des dommages dus aux intempéries, ont été particulièrement nombreuses dans les cantons du Tessin, du Jura et de Neuchâtel.

Cette semaine, des orages s’abattent presque tous les jours sur la Suisse, marquant le début de la saison des intempéries 2025. Ces phénomènes durent en général jusqu’en septembre, mais avec de nombreuses inconnues telles que le nombre et l’étendue des dommages, qui peuvent varier considérablement d’une année à l’autre, comme le montrent les statistiques d’AXA. L’année 2024 s’est inscrite dans la moyenne: AXA a enregistré des dommages aux véhicules, aux bâtiments, à l’inventaire du ménage et aux installations pour un montant de 132 millions de francs. Ce montant est à peu près le même qu’en 2022 (143 mio.), environ la moitié de celui de 2021 (292 mio.) et de 2023 (239 mio.), et le double de 2019 (73 mio.) et de 2020 (61 mio.). «Les écarts sont très importants et se ressentent très fortement sur notre bilan des sinistres. Mais le risque d’intempéries présente une volatilité temporelle et géographique. Il fait partie de notre cœur de métier et nous le prenons en compte dans notre planification à long terme», explique Stefan Müller, responsable Sinistres Assurances de choses chez AXA. 

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Des intempéries plus soudaines et plus intenses

Les chiffres d’AXA montrent une augmentation de la fréquence des sinistres liés aux intempéries au cours des quatre dernières années. «Il est trop tôt pour parler d’une tendance, mais nous avons constaté que ces dernières années, les intempéries se sont produites plus soudainement que par le passé et ont nettement gagné en intensité: rafales de vent extrêmement violentes, pluies plus abondantes, gros grêlons, le tout sur des zones plus restreintes et plus localisées», explique Stefan Müller. Cette évolution ne transparaît que partiellement dans les statistiques sur les dommages dus aux inondations, car la Confédération, les cantons et les communes investissent dans des mesures de protection. Or les galeries d’évacuation des crues, les bassins de rétention, le rehaussement de digues ou la carte des risques d’inondation montrent leur efficacité.

La grêle alourdit le bilan

Toutes les régions du pays ne sont pas exposées aux mêmes risques. Les statistiques d’AXA permettent de cartographier les types de sinistres par région. Les voitures grêlées représentent la plus grosse part des sinistres, en volume comme en coût. Ces vingt dernières années, le Tessin, le Jura et Neuchâtel ont été particulièrement touchés, mais aussi Nidwald, Obwald, Berne, Lucerne, Schwytz et Fribourg. «Ce sont surtout les fortes tempêtes de grêle, endommageant un grand nombre de véhicules en un court laps de temps, qui peuvent sensiblement alourdir le bilan des sinistres», explique Patrick Villiger, responsable Sinistres Véhicules automobiles chez AXA. Ces dommages sont plus rares dans les cantons de Schaffhouse, de Genève, des Grisons, de Glaris et de Thurgovie.

Schwytz, canton le plus touché par les inondations

C’est à Schwytz que le nombre de sinistres liés aux inondations par ménage assuré a été le plus élevé ces dix dernières années. Viennent ensuite la Thurgovie, Soleure et Lucerne. On note que ce sont des événements isolés particulièrement intenses, qui ont fortement pesé dans le bilan. En revanche, Vaud, Nidwald, Bâle-Campagne, les Grisons et Uri ont été relativement épargnés au cours des dix dernières années.

Le Tessin, canton le plus frappé par la foudre

Concernant les dommages dus à la foudre, un canton se démarque nettement dans les statistiques: le Tessin, avec près de sept fois plus de sinistres que le reste de la Suisse cette dernière décennie. Chaque année, AXA indemnise dans ce canton plusieurs centaines de sinistres d’inventaire du ménage. Le risque de foudre y est de 26 fois supérieur à celui des cantons de Bâle-Campagne, de Vaud et de Genève. La raison en est simple: lorsque l’air chaud et humide en provenance de la Méditerranée rencontre la chaîne des Alpes, les courants ascendants et descendants qui en résultent forment des nuages très chargés en électricité, ce qui donne naissance à la foudre.

Comment protéger ses biens

En prenant quelques précautions, on peut diminuer le risque de voir ses biens subir des dommages lors de certaines intempéries. Quand la météo devient instable, plusieurs applications avec notifications push lancent en temps réel des alertes localisées. En cas d’avis de tempête avec vents violents, il faut attacher ou ranger les objets mobiles tels que le mobilier de jardin et remonter les stores pare-soleil. Si de fortes pluies sont prévues, on veillera à dégager les bouches d’écoulement des eaux et à fermer les fenêtres. S’il existe un risque que l’eau pénètre dans le bâtiment, il faut placer en hauteur les objets de valeur et ceux sensibles à l’humidité. Et, lors de tempêtes de grêle, mieux vaut mettre les véhicules à l’abri et remonter les volets roulants. «En effet, on ignore souvent que les fenêtres ne craignent pas la grêle, contrairement aux stores», explique Stefan Müller. (AXA/hzi/ps)