"Les primes suivent les coûts: l'augmentation des coûts entraîne également une augmentation des primes", a déclaré Thomas Christen, directeur suppléant de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), jeudi devant les médias à Berne.

Il est certes trop tôt pour tirer des conclusions concrètes pour la prochaine annonce des primes, a ajouté M. Christen. Mais différents indices permettent de conclure qu'il y aura une nouvelle hausse des primes.

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Ces dernières années, les assureurs ont pu en partie amortir la hausse des primes grâce aux réserves existantes, a-t-il poursuivi. Cela ne sera désormais plus guère possible. "Il n'y a plus de marge de manœuvre."

Les assureurs ont dû puiser dans les réserves en raison des pertes élevées l'année dernière, selon l'OFSP. Actuellement, il y a encore 8,5 milliards de francs disponibles. "Cela n'est certes pas inquiétant, mais le coussin a disparu", a commenté Thomas Christen.

Effets du Covid-19

L'augmentation des coûts de la santé de 2,6% en 2022 est un peu plus élevée que ce que prévoyait le Centre de recherches conjoncturelles (KOF), mais les chiffres sont dans la moyenne des années précédentes, a encore indiqué l'OFSP. Au cours des 12 derniers mois, les coûts ont augmenté de 3,4%. Entre janvier et mars 2023, la hausse était d'environ 7% par rapport à la même période de l'année précédente.

L'analyse des prestations brutes par personne assurée montre qu'il y a eu notamment une augmentation supérieure à la moyenne pour les analyses de laboratoire, les séjours hospitaliers ambulatoires, les pharmacies, les médicaments, les établissements médico-sociaux (EMS), les physiothérapeutes et les organisations de soins à domicile.

Une autre raison de l'augmentation des coûts reste la crise du coronavirus. L'année dernière, les coûts liés à la pandémie supportés par les assureurs se sont élevés à quelque 450 millions de francs. Près des trois quarts ont été consacrés au traitement stationnaire des patients atteints du Covid-19, selon une évaluation de la Confédération.

Plus d'assurés ont changé de caisse

M. Christen a souligné par ailleurs qu'en raison de l'augmentation moyenne des primes de plus de 6% annoncée l'année dernière, environ deux fois plus de personnes que la normale ont changé de caisse maladie. Grâce à l'augmentation de la franchise et à la limitation volontaire du choix du fournisseur de prestations, la hausse réelle des primes pour l'année en cours sera probablement un peu moins élevée que prévu.

Les recettes des caisses maladie diminueront donc. Comme les coûts continuent d'augmenter, il faut s'attendre à un "léger effet de rattrapage", selon l'OFSP.

Différents projets en discussion

Les politiques tentent depuis des années de contrer la hausse des coûts de la santé. Une partie de cette augmentation s'explique par la démographie et les progrès de la médecine. Cependant, une partie de cette hausse n'est pas justifiée médicalement.

Ces dernières années, la Confédération a baissé les tarifs des laboratoires et continue à contrôler régulièrement les prix des médicaments. Diverses autres mesures de réduction des coûts sont en discussion au Parlement, par exemple des objectifs de coûts contraignants ou une extension des réductions de primes.

Maîtriser les coûts de la santé reste une tâche permanente, a relevé le directeur suppléant de l'OFSP. Répondant à une journaliste qui soulignait que les politiques butent depuis longtemps dans ce domaine, il a estimé ne pas voir la situation de manière aussi négative. "Mais il faut persévérer." (awp/hzi/ps)