C’est pourquoi près de 27% des personnes interrogées conduisent au moins une fois par semaine leurs enfants à l’école, comme le montre une enquête d'AXA. Ce taux grimpe à 48% en Suisse romande. Or, même s’ils améliorent la sécurité subjective, les parents-taxi créent surtout de nouveaux dangers.

Pour les parents, la rentrée scolaire est souvent source de stress. C’est ce que révèle une enquête menée par AXA auprès de 1000 mamans et papas en Suisse. Quelque 31% des parents se font presque toujours ou souvent du souci lorsque leurs enfants se rendent seuls à l’école. Ce taux atteint même 40% pour les plus petits âgés de quatre à sept ans. Des résultats compréhensibles pour Michael Pfäffli, responsable du service Recherche et Prévention chez AXA: «Les facultés cognitives des enfants sont moins développées que celles des adultes. Ils sont moins attentifs et évaluent mal les situations. Ils sont par exemple incapables d’évaluer la vitesse à laquelle roule une voiture ou d’estimer sa distance de freinage.»

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Les parents semblent être conscients de cette vulnérabilité: 52% des personnes interrogées estiment que leur enfant n’est pas en mesure d’évaluer correctement les risques et 44% pointent concrètement la vitesse. De plus, 44% des parents redoutent que leur enfant se laisse distraire par d’autres et 42% considèrent qu’il existe d’autres influences extérieures, comme un chantier au bord de la route, qui peuvent être source d’inattention.

En Suisse romande, les parents-taxi sont légion

L’enquête montre que les trajets scolaires sont jugés nettement plus dangereux en Suisse romande que de l’autre côté de la Sarine (43% contre 34% estiment que le chemin de l’école est plutôt dangereux, dangereux voire très dangereux). Le sentiment d’insécurité des parents lorsque leur enfant se déplace seul est aussi beaucoup plus présent en Suisse romande qu’en Suisse alémanique. Cela explique entre autres pourquoi les parents romands sont nettement plus nombreux à prendre le volant. En Suisse romande, plus d’un tiers des parents conduisent chaque jour ou plusieurs fois par semaine leurs enfants à l’école et font ainsi le taxi, contre 10% en Suisse alémanique. Dans les deux régions linguistiques, 27% des parents en moyenne amènent ou vont chercher leurs enfants à l’école au moins une fois par semaine en voiture. Ce taux atteint 48% en Suisse romande.

Sécurité pour les uns, risque pour les autres

Les parents conduisent leurs enfants à l’école, d’une part, pour des raisons pratiques, par exemple parce que l’école se trouve sur le chemin du travail (29%) ou qu’ils gagnent ainsi du temps (25%). Et d’autre part, pour des raisons de sécurité: 17% se sentent plus rassurés lorsqu’ils accompagnent leurs enfants en voiture. Ensuite, 11% préfèrent conduire les enfants à l’école, car ils jugent le trajet dangereux. Or, même si les parents-taxi améliorent la sécurité subjective, ils créent surtout de nouveaux dangers pour les enfants se déplaçant à pied. «Les parents-taxi engendrent une augmentation du trafic automobile aux abords des écoles. Le manque de places de stationnement entraîne régulièrement des situations critiques, bien souvent parce que les parents sont pressés», explique l’expert en prévention d’AXA, Michael Pfäffli. Fort heureusement, de nombreux parents en sont conscients: plus d’un tiers considèrent que les parents-taxi sont dangereux pour les autres enfants.

Le danger objectif diminue, les craintes subjectives demeurent

Près de la moitié des parents interrogés estiment que les risques auxquels les enfants sont confrontés sur le chemin de l’école ont augmenté  ces vingt dernières années, même si les accidents impliquant des enfants ont fortement reculé durant cette période. L’appréciation des parents s’explique notamment par la densification du trafic routier. Les rues sans trottoir, les routes principales (deux dangers cités par 54% des parents) et les heures de pointe (47%) sont considérées comme très risquées pour les plus petits. À cela s’ajoutent les camions, les grands véhicules tels que les SUV ainsi que les voitures et trottinettes électriques. 

Les parents sont le plus inquiets lorsque leurs enfants se déplacent à vélo ou à trottinette. Près de 40% ou 34% des personnes interrogées jugent ces moyens de locomotion peu sûrs. À juste titre, précise Michael Pfäffli: «La vitesse souvent élevée d’un vélo ou d’une trottinette augmente non seulement le risque de blessure en cas de chute, mais aussi la réactivité requise.» La majorité des parents souhaitent une plus grande sécurité sur le chemin de l’école (72% des personnes interrogées) et des pistes cyclables sûres (57%). Ils demandent en outre plus de passages pour piétons (36%) et une baisse généralisée de la vitesse à 30 km/h dans les localités (35%).

Malgré leurs craintes, de nombreux parents voient les aspects positifs que représente le trajet jusqu’à l’école dans le développement des enfants. «Laisser les enfants se rendre seuls à l’école leur permet de trouver leur repères en tant qu’usagers de la route et renforce leur autonomie. Et c’est pourquoi les inquiétudes des parents doivent être prises au sérieux pour améliorer la situation là où c’est possible», constate encore Michael Pfäffli. (AXA/hzi/ps)