L'institution se félicite d'avoir contribué à atténuer le renchérissement ces derniers mois, mais prévient que la facilité avec laquelle les entreprises peuvent encore répercuter la hausse de leurs coûts laisse augurer des répliques persistantes sur de nombreux biens et services.

"Il n'est pas exclu que d'autres relèvements de taux soient nécessaires pour assurer la stabilité des prix à moyen terme," a d'emblée prévenu en conférence de presse Thomas Jordan, président de la direction générale de la BNS.

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Le changement de taux entrera en vigueur dès le 23 juin. Les avoirs à vue détenus par les banques à la BNS seront alors rémunérés au taux de 1,25%, soit au taux directeur de la BNS minoré toujours de 50 points de base. Il s'agit de la cinquième hausse décidée depuis juillet 2022 par l'institut d'émission, pour un total de 250 points de base.

Renforcer le franc pour saper l'inflation importée

"Le resserrement de notre politique monétaire a entraîné une appréciation du franc et par là même réduit l'inflation importée. De plus, notre politique monétaire endigue aussi directement le renchérissement des biens et services suisses", a expliqué le banquier en chef.

Le patron du garant de la stabilité des prix a indiqué en outre rester disposé à agir sur le marché des changes pour mener à bien sa mission, soulignant que dans le contexte actuel ces mesures s'apparentent principalement à des ventes de devises.

Si les projections conditionnelles d'inflation pour l'année en cours ont été revues quelque peu à la baisse à 2,2% contre 2,6% en mars, celle pour 2024 comme pour 2025 l'ont été à la hausse, à respectivement 2,2% et 2,1%.

Pas de pause en septembre

"La BNS a clairement signalé que son travail contre l'inflation n'est pas terminé et nous anticipons une nouvelle hausse de taux dès le prochain examen de la situation en septembre," a indiqué à AWP l'économiste en chef de Mirabaud Asset Management, Gero Jung. Les prévisions conditionnelles d'inflation avec un taux maintenu à 1,75% indiquent que le renchérissement demeurerait supérieur au plafond du couloir de 0% à 2% établi pour la stabilité des prix jusqu'en 2025 au moins, poursuit l'ancien cadre de la BNS.

Du côté d'Edmond de Rothschild, Lars Kalbreier accueille une décision somme toute "plutôt dovish", certains de ses confrères ayant anticipé une hausse de taux d'une envergure deux fois supérieure aux 25 pb annoncés. La perspective d'un nouveau relèvement en septembre porterait la taux directeur à 2,0%, un "niveau plus vu depuis 2008", souligne le responsable des investissements. (awp/hzi/ps)