Dans ce contexte, le régulateur souligne que le numéro deux bancaire helvétique a "gravement manqué à ses obligations prudentielles en matière de gestion des risques et d'organisation adéquate" et ordonne plusieurs mesures correctives, en plus des initiatives déjà prises par la banque.

"Il manquait une vision d'ensemble ainsi qu'une réflexion régulière et cohérente sur les risques liés à Greensill au plus haut niveau", estime la Finma. La société de gestion d'actifs de Credit Suisse "disposait dans l'ensemble de peu d'informations et de contrôle sur les créances" de la société d'affacturation britannique, à qui elle laissait le soin d'examiner et de sélectionner ces dernières.

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Le régulateur rappelle notamment qu'un cadre supérieur avait enjambé la recommandation d'un gestionnaire des risques de la banque de ne pas accorder un crédit-relais à Greensill dans le cadre d'un projet d'introduction en Bourse (IPO).

Mesures prudentielles

A l'avenir, Credit Suisse devra évaluer sur une base périodique ses relations d'affaires les plus importantes - environ 500 selon le gendarme des marchés - et définir dans un document les domaines de responsabilité de ses quelque 600 plus hauts dirigeants.

Ces derniers doivent être sanctionnés par l'établissement, qui peut par exemple sabrer leur bonus, "s'ils n'organisent ni ne gèrent leur secteur de manière à éviter autant que possible les comportements fautifs". Un chargé d'audit sera désigné par le régulateur pour vérifier le respect de ces mesures prudentielles.

La Finma a par ailleurs ouvert quatre procédures d'enforcement à l'encontre d'anciens hauts responsables de la banque aux deux voiles, dont elle n'a toutefois pas révélé l'identité.

Pas de ponction sur les gains

Dans une prise de position écrite, la direction de Credit Suisse se félicite de la conclusion de l'enquête de la Finma. Cette dernière a "étayé bon nombre des conclusions de l'examen indépendant initié par le conseil d'administration et souligne l'importance des mesures que nous avons prises ces dernières années pour renforcer notre culture du risque et de la conformité", estime son directeur général (CEO) Ulrich Körner.

Et de souligner que la Finma n'a pas ordonné la moindre confiscation de bénéfices dans le cadre de la procédure, et que la mise en oeuvre des mesures prudentielles ne devrait pas déboucher sur des "coûts significatifs" pour la banque.

Au printemps 2021, Credit Suisse avait annoncé la liquidation de quatre fonds de financement gérés conjointement avec Greensill. La banque a depuis récupéré 7,4 milliards de dollars sur les quelque 10 milliards de fortune initiaux et en a reversé à ce jour 6,80 milliards aux investisseurs concernés, selon le dernier décompte remontant à début février. (awp/hzi/ps)