Il faut maintenant tirer des leçons pour l'avenir, a déclaré la première citoyenne de Suisse dans le village haut-valaisan dévasté. La Confédération doit pouvoir réagir rapidement et clairement aux futurs événements. Il en va de l'égalité de traitement, de la sécurité juridique et de la confiance dans l'État. «La solidarité ne se décrète pas, mais la prévention, oui», a-t-elle fait valoir.
Le changement climatique apportera d'autres défis et il faut s'y préparer, a ajouté l'élue argovienne. Il est du devoir et de la responsabilité du monde politique de soutenir les habitants de Blatten dans leur nouveau départ.
Il s'agit de réfléchir à des mesures en matière d'aménagement du territoire, de protection mais aussi purement financières, a indiqué Mme Riniker à Keystone-ATS. Elle en appelle à la cohésion entre les régions urbaines et rurales du pays.
La présidente du National s'est dite «encore plus bouleversée» par le drame de Blatten après s'être rendue in situ. Elle a ressenti nettement la détresse des gens qui ont tout perdu, après avoir notamment discuté avec la propriétaire de l'hôtel du village.
«Et en discutant avec le maire, j'ai compris la souffrance des habitants. Ils ont urgemment besoin de nouvelles perspectives», a encore confié Mme Riniker.
Craintes pour Brienz
Elle s'est dite également très préoccupée par le nouvel éboulement qui menace le petit village grison de Brienz, sous la menace d'un scénario semblable à celui de Blatten. Elle a témoigné cependant sa pleine confiance envers les autorités et les spécialistes chargés de la prévention, qui sauront prendre les mesures qui s'imposent à temps.
Brienz, pour la troisième fois en deux ans, a été placé en alerte rouge, vendredi. Les quelque 100 habitants du village avaient été évacués en novembre dernier, avant d'obtenir l'autorisation le mois dernier - ainsi que les propriétaires d'appartements de vacances - d'y retourner pendant la journée, mais pas y passer la nuit. C'est désormais terminé, plus personne ne passe, quelle que soit l'heure.
Depuis quelques semaines, le mouvement du terrain d'une partie de la paroi orientale qui surplombe le village s'accélère plus rapidement que les autres situés à côté. Quelque 600'000 mètres cubes de roche sont en mouvement, soit le volume de 600 maisons individuelles. Il n'est pas exclu que ces masses rocheuses s'effondrent. (awp/hzi/ps)