Les retombées attendues de la débâcle retentissante de Credit Suisse (CS) et son absorption par son ancien rival UBS au printemps dernier devraient affecter surtout l'évolution du marché du travail.

L'année dernière, la branche comptait 234'600 équivalents temps plein (ETP), ce qui représente 5,4% de l'ensemble des postes salariés du pays, selon une étude réalisée par l'institut de recherche conjoncturelle BAK Economics sur mandat de l'Association suisse des banquiers (ASB) et de l'Association suisse d'assurances (ASA), publiée jeudi.

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Les données compilées révèlent également que les entreprises du secteur financier ont généré une valeur ajoutée brute directe de 70,9 milliards de francs (+6,2%) soit 9,3% de celle générée à l'échelle nationale, un résultat qui s'explique par une productivité "supérieure à la moyenne", selon les économistes de l'institut bâlois. Même en léger repli, la contribution des banques (5,4%) reste sensiblement supérieure à celle des assurances (3,9%).

L'imposition directe des revenus des salariés et des bénéfices des sociétés de la branche financière a fait affluer dans les caisses de la Confédération, des cantons et des communes des recettes fiscales à hauteur de 7,8 milliards de francs - contre 9,7 milliards de francs en 2021 - ce qui correspond à 7,6% de l'impôt direct prélevé l'an dernier auprès de l'ensemble des personnes physiques et morales en Suisse.

Impact du rachat de Credit Suisse sur l'emploi

En prenant en compte les effets multiplicateurs - demande de prestations intermédiaires et dépenses de consommation des salariés - le poids du secteur financier dans l'économie helvétique s'est avéré encore considérablement plus important: 10,3% en termes d'emplois ETP (448'200), 13,3% pour la valeur ajoutée brute et 11,7% pour les recettes fiscales.

Pour l'année en cours, les experts de BAK Economics anticipent pour le secteur bancaire une baisse de 3,4% de la valeur ajoutée brute réelle (qui ne tient pas compte de l'augmentation nominale de la marge d'intérêt consécutive aux hausses de taux de la BNS), suivie d'un rebond de 4,0% en 2024. Les assurances devraient quant à elles continuer de profiter d'un volume de primes en hausse tant en 2023 (+3,3%) qu'en 2024 (+3,0%).

L'intégration de CS au sein d'UBS devrait peser sur l'évolution de l'emploi à partir de l'année prochaine, à raison de 0,8%, puis 0,6% en moyenne sur la période 2025-2028. (awp/hzi/ps)