Les coûts de la santé vont continuer d'augmenter à un rythme plus soutenu que par le passé, indique mardi le KOF Institut (KOF) de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich. Pour 2025, ces dépenses sont estimées à 102 milliards de francs.

La hausse est attendue à 3,6% l'an prochain, pour frôler les 106 milliards de francs. Pour 2027, les dépenses atteindront 109,6 milliards (+3,5% sur un an), selon les prévisions du KOF mandatées par Comparis et publiées chaque automne. Les soins de longue durée sont le principal facteur de coûts.

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Il ne faut pas s'attendre à voir ralentir l'évolution des dépenses, car la consommation de services de santé augmente, écrit le KOF. Sur la période 2024-2027, la hausse annuelle moyenne devrait s'inscrire à 3,9%, contre 3,1% au cours des dix années précédentes.

Part croissante du PIB

En termes macroéconomiques, le secteur prend toujours plus d'importance: sa part dans le produit intérieur brut (PIB) devrait passer de 8,9% en 1997 à 12,2% à l'horizon 2027. Dans le classement des 38 pays de l'OCDE pour l'année 2024, la Suisse occupe à cette aune la quatrième place, derrière les Etats-Unis, l'Allemagne et l'Autriche, et devant la France.

Après les soins de longue durée, ce sont les traitements ambulatoires qui font exploser la facture tandis que les soins stationnaires perdent du terrain. Les dépenses sont donc tirées à la hausse par les cabinets médicaux et centres ambulatoires, les hôpitaux et les maisons de retraite médicalisées.

Le commerce de détail, essentiellement les pharmacies, ne contribue que faiblement à la croissance des coûts. La part de l'Etat s'est quant à elle réduite après un bond lié à la pandémie de covid-19. Côté financement, l'assurance obligatoire des soins (AOS) continue de supporter l'essentiel de l'augmentation des coûts, ce qui implique une hausse des primes.

En 2027, les dépenses de santé dépasseront les 12'000 francs par personne, calcule mardi dans un communiqué séparé Comparis. Pour son expert en assurance maladie Felix Schneuwly, ces frais sont "supportables" tant que la croissance économique se maintient et que leur part dans le PIB reste comprise entre 11 et 12%.

Selon l'expert, le fait que les soins ambulatoires se développent plus rapidement que les traitements stationnaires est positif. Mais il voit un défi dans les soins de longue durée: le nombre de personnes âgées qui reçoivent soins et accompagnement à domicile croît rapidement.

Felix Schneuwly plaide pour une réglementation plus claire des soins rémunérés dispensés par des proches. Organismes d'aide et soins à domicile, mais aussi caisses maladies et autorités "interprètent" selon lui de différentes manières les directives en matière de prise en charge. En outre, faute de recensement séparé, il manque des chiffres précis sur l'ampleur et les coûts des soins aux proches. (awp/hzi/ps)