Jusqu’à présent, il était généralement recommandé de passer d’une casco complète à une casco partielle après quatre ans d’utilisation. Une analyse de Comparis montre toutefois une augmentation massive des coûts de réparation pour les voitures récentes. Cela s’explique par la technologisation croissante des composants et la nécessité d’un calibrage au bénéfice de la sécurité. «L’analyse montre que la technologie est le principal facteur d’augmentation des coûts de réparation et donc aussi des primes d’assurance. Nous partons du principe que la tendance à la hausse des coûts de réparation se poursuivra», déclare Harry Büsser, expert Argent Comparis.
Après quatre ans, il est intéressant de passer d’une casco complète à une casco partielle en raison de la perte de valeur – c’était jusqu’à présent un consensus général. Cependant, une analyse du comparateur en ligne Comparis portant sur 2,6 millions de sinistres en Suisse montre que ce principe ne s’applique plus aux voitures récentes. Sur les véhicules modernes, les composants sont de plus en plus complexes afin d’améliorer la sécurité, ce qui les rend également plus coûteux. D’autre part, la charge de travail correspondante augmente, ce qui renchérit encore les réparations.
Comparis a examiné en détail 305 000 sinistres sur les modèles suivants : Audi A3, BMW Série 3, Mercedes Benz Classe C, Škoda Octavia et Volkswagen Golf. L’analyse a porté sur les coûts des matériaux et la durée de la main-d’œuvre pour les réparations suivantes : phares, pare-brise, pare-chocs avant avec calandre.
Coûts totaux de réparation pour une BMW Série 3 neuve en dix ans: 10000 francs de plus
Dans l’ensemble, la Série 3 de BMW a enregistré la plus forte augmentation des coûts totaux moyens de réparation. La différence entre une BMW Série 3 âgée d’un an et une BMW Série 3 âgée de plus de dix ans est de 10 526 francs (15 562 francs de frais de réparation pour les véhicules d’un an contre 5035 francs pour les véhicules de plus de dix ans).
Pour la Škoda Octavia, la différence de coût moyen de réparation entre un véhicule d’un an et un véhicule de dix ans est de 4575 francs, et pour l’Audi A3, elle est en moyenne de 3592 francs. Seule la VW Golf présente des coûts de réparation pratiquement inchangés pour une voiture d’un an et une voiture de dix ans, avec une différence de 362 francs.
Des écarts de prix particulièrement élevés pour les phares et les pare-brise
Les différences de coûts de réparation des phares et des pare-brise sont particulièrement frappantes. Les véhicules récents, en particulier ceux âgés de cinq à six ans, sont souvent équipés de composants sophistiqués tels que des phares à LED et des systèmes d’aide à la conduite intégrés dans les pare-brise.
«Ces composants sont beaucoup plus chers à remplacer que sur les modèles plus anciens. La réparation ou le remplacement de ces pièces modernes nécessitent des compétences spécialisées, des outils et un calibrage précis. Cela entraîne en outre des temps de travail nettement plus élevés et donc des coûts totaux plus importants», observe Harry Büsser, expert Argent Comparis.
Par exemple, un phare pour une BMW Série 3 d’un an coûte 2823 francs. De plus, le remplacement nécessite près d’une heure et demie de travail, alors que pour les voitures plus anciennes, il est effectué en un peu moins d’une heure. La pièce de rechange pour une voiture de cinq à six ans coûte toujours 2102 francs. Pour un véhicule de dix ans, en revanche, un phare ne coûte que 1214 francs.
Les réparations sont nettement plus chères pour les voitures de cinq ans ou moins
On observe un bond des coûts pour les voitures de cinq à six ans par rapport aux véhicules de dix ans. La différence est particulièrement flagrante pour la BMW Série 3. Les frais de réparation moyens s’élèvent ici à 9891 francs pour les voitures les plus récentes. Les anciens modèles sont réparés en moyenne pour seulement 5036 francs.
Cette tendance peut également être observée pour les autres modèles analysés. Seule la VW Golf a vu les coûts de réparation des véhicules neufs diminuer légèrement : en moyenne, les réparations d’une VW Golf d’un an ont coûté 5140 francs contre 5684 francs pour une voiture de cinq à six ans. Cependant, cela ne doit pas faire oublier que même pour les derniers modèles de VW Golf, les coûts des pièces individuelles, comme les phares, sont encore nettement plus élevés que pour le groupe d’âge moyen.
La technologie et non l’inflation comme moteur
«L’analyse montre que la technologie est le principal moteur des coûts de réparation et donc aussi des primes d’assurance. Nous partons du principe que la tendance à la hausse des coûts de réparation et des primes d’assurance se poursuivra», déclare l’expert.
«En raison de la hausse des coûts de réparation, les propriétaires de voitures devraient envisager de conserver l’assurance casco complète un peu plus longtemps que ce qui est généralement recommandé. Ils se protègent ainsi contre des coûts de réparation élevés et inattendus», explique Büsser. Une casco complète peut également être utile pour les voitures plus anciennes, en fonction du niveau de risque que l’on souhaite supporter. «Les personnes souhaitant se prémunir contre des frais de réparation élevés et inattendus ont tout intérêt à opter pour une couverture casco complète plus longue», recommande l’expert Comparis. (Comparis/hzi/ps)
Méthode
Sur 2'665'268 enregistrements de sinistres en Suisse, Comparis a examiné 304'847 cas de sinistres pour les modèles Audi A3, BMW Série 3, Mercedes Benz Classe C, Škoda Octavia et Volkswagen Golf. Les coûts de réparation pour le même modèle ont été comparés dans trois groupes d’âge: un an, cinq à six ans et plus de dix ans. L’analyse a porté sur les coûts des matériaux et la durée de la main-d’œuvre pour les réparations suivantes: phares, pare-brise, pare-chocs avant avec calandre (171'191 pièces de rechange). L’analyse s’est appuyée sur une base de données de l’entreprise Solera, l’un des principaux fournisseurs mondiaux de données, de logiciels et de solutions numériques pour les secteurs de l’assurance et de l’automobile, datant de 2024.