Les habitants du canton ont dit «oui» à 57,08% à l'initiative du PS. Il y a un peu plus d'un an, en juin 2024, les Suisses s'étaient déjà prononcés sur un projet similaire: ils avaient alors rejeté «l'initiative d'allègement des primes» par 55,5% des votants.

La participation s'est élevée à 51,64%. Le projet a eu plus de chances au Tessin. Le canton verra ses primes augmenter en moyenne de 7,1% l'année prochaine, après 10,5% cette année. Il détient désormais la palme des primes les plus élevées de Suisse.

Partner-Inhalte
 
 
 
 
 
 

Le oui est encore plus net (60,51%) pour l'initiative de la Lega qui vise à augmenter les montants maximaux déductibles pour les primes d'assurance. Les déductions devraient passer de 5500 à 9000 francs pour les personnes seules et de 10'900 à 18'000 francs pour les couples mariés. Celles pour les retraités devraient aussi être relevées.

Les primes d'assurance maladie au Tessin sont jusqu'à 25% plus élevées que la moyenne nationale, argumentent les défenseurs du texte. Chaque contribuable paie plusieurs milliers de francs par an, mais ne peut en déduire qu'une partie. C'est injuste, martelaient les partisans.

«Mal-être» de la population

Le Grand Conseil tessinois et le gouvernement tessinois recommandaient de rejeter les deux initiatives. Ce double oui montre la grande déception des Tessinois face aux hausses répétées des primes. Mais il ne fera que transférer les coûts, a déploré le président du Conseil d'Etat Norman Gobbi. «Il ne changera rien aux coûts croissants de notre système de santé.»

Selon l'élu léguiste, l'exécutif cantonal a utilisé ces dernières années sa marge de manoeuvre en matière de politique de santé, il a lancé de nombreuses initiatives et a discuté avec les autorités fédérales. «Nous continuerons à exploiter pleinement notre marge de manoeuvre», a ajouté M. Gobbi. Il faut une "réforme en profondeur" du système de santé pour parvenir à réduire les coûts.

Le ministre de la santé Raffaele de Rosa a de son côté affirmé que le système actuel n'était plus "supportable". Il a ajouté qu'il ferait tout son possible pour le changer, mais que dans de nombreux domaines les cantons avaient les mains liées. «Le système a atteint ses limites. Nous allons le faire savoir encore plus clairement au Conseil fédéral», a-t-il promis. (awp/hzi/ps)