Pour faire baisser les coûts de la santé, et in fine les primes, le Centre propose d'introduire un mécanisme de frein aux coûts. Ce dernier fonctionnerait sur le modèle du frein aux dépenses de la Confédération.

Si, dans les deux années suivant la votation, les coûts de la santé augmentent de 20% de plus que les salaires sur un an et que les partenaires tarifaires n'ont pas pris de mesures contraignantes, la Confédération et les cantons doivent agir d'ici l'année d'après.

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Accès garanti

Face aux critiques des autres partis qui l'accusent de préparer un système de santé à deux vitesses, le Centre se défend. L'initiative ne cherche qu'à éliminer les coûts. La population dans son ensemble aura toujours accès aux soins médicaux de base, selon le conseiller national Lorenz Hess (BE). La médecine à deux vitesses arrivera plutôt si l'on ne fait rien.

Déjà aujourd'hui, six milliards de francs par an pourraient être économisés, en supprimant les examens médicaux effectués à double, en baissant le prix des médicaments et en supprimant les traitements inutiles. Ce constat ressort d'un rapport de la Confédération.

Des solutions sont sur la table, comme le dossier électronique du patient et la numérisation de la santé, la révision des tarifs Tarmed et le financement uniforme des soins, a rappelé le conseiller national Benjamin Roduit (VS).

Mesures de l'Etat

Dans son combat, le Centre est pour l'instant seul parmi les grands partis politiques. Au niveau des acteurs de la santé, seule la plus grande faîtière des assureurs, SantéSuisse, le soutient. La preuve aux yeux du parti que les acteurs de la santé (cantons, hôpitaux, industrie pharmaceutique, médecins et assureurs) protègent leurs privilèges et ne prennent pas leurs responsabilités.

Il faut imposer une prise de conscience, selon le député Vincent Maitre (GE). L'initiative le permet en déléguant à la Confédération la possibilité d'imposer des mesures pour maîtriser les coûts.

Chose que le contre-projet du Conseil fédéral et du Parlement ne fait pas, critique le Genevois. Ce contre-projet, qui prévoit que le gouvernement fixe tous les quatre ans une limite à la hausse des coûts de l'assurance obligatoire des soins, n'offre aucune garantie que des mesures seront réellement mises en oeuvre. Il n'impose aucune solution contraignante aux acteurs.

Pas de plafond

L'initiative ne fixe pas de plafond aux dépenses, a aussi plaidé la conseillère nationale Yvonne Bürgin (ZH). Ce n'est donc pas un mécanisme qui conduirait à une rationalisation des soins, comme le disent les opposants.

Ce frein est un seuil, à partir duquel des mesures doivent être prises. Le but étant d'éviter que les coûts de la santé ne se développent trop rapidement par rapport aux salaires. Selon elle, il est juste de prendre les salaires comme valeur de référence, car la population paie les primes maladies avec son salaire.

Au final, le texte n'offre aucune garantie que les primes maladies baissent, reconnaît le parti. Mais il permet de mettre fin au laisser-faire et ne coûte rien. (awp/hzi/ps)