Les femmes sont affectées de manière disproportionnée par ces problèmes. «Investir en faveur de la santé mentale, c'est investir dans les personnes, les communautés et les économies», selon le directeur général Tedros Adhanom Ghebreyesus. «C'est un investissement qu'aucun pays ne peut se permettre de négliger», selon lui.
Les dépenses publiques médianes n'attribuent que 2% de l'enveloppe de la santé pour la santé mentale, comme en 2017. Alors que les pays riches injectent 65 dollars par personne sur cette question, ce montant n'atteint que 0,04 dollar dans les pays pauvres.
Le nombre médian de travailleurs dans le secteur de la santé mentale s'établit à 13 pour 100'000. Mais des pénuries extrêmes sont observées dans les pays pauvres ou à revenus intermédiaires.
Réunion
De nombreux Etats ont renforcé leurs dispositifs. Ils ont adapté leurs politiques et lancé des approches établies sur le droit, mais seuls 45% ont des législations conformes aux normes internationales.
Même si des avancées ont été obtenues, des lacunes restent importantes dans la lutte pour la santé mentale, ajoute l'OMS à quelques semaines d'une réunion de haut niveau à l'Assemblée générale de l'ONU sur cette question. Moins de 10% des pays ont lancé des dispositifs de soins de proximité. Près de la moitié des hospitalisations se font sans consentement et 20% durent plus d'un an.
Dans les pays pauvres, moins de 10% des personnes affectées reçoivent des soins. Elles sont plus de 50% dans les pays riches. Autre indication, le suicide reste une conséquence de ces troubles. Selon des estimations pour 2021, près de 730'000 personnes sont décédées en y recourant. Les avancées ne sont pas assez importantes, ajoute l'OMS.
Coûts indirects
Les Objectifs de développement durable (ODD) prévoient la diminution d'un tiers des taux de suicide d'ici 2030. Or, au rythme actuel, celle-ci ne devrait atteindre que 12%. Plus largement, les Etats ne répondent pas non plus entièrement au Plan mondial de l'OMS sur la santé mentale.
Les troubles mentaux ont d'importants effets économiques. Les dépenses de santé sont élevées mais les coûts indirects, notamment en termes de perte de productivité, le sont davantage encore.
L'OMS demande des financements équitables. Elle souhaite des réformes juridiques et politiques pour les droits humains, des investissements durables sur le personnel de santé mentale et des soins communautaires qui placent les êtres humains au centre. (awp/hzi/ps)