Les motifs les plus souvent avancés pour justifier cette perspective sont l’augmentation des primes d’assurance maladie et des coûts du logement (loyers ou intérêts hypothécaires). Tels sont les résultats d’une enquête représentative de comparis.ch réalisée à l’automne 2023. « La charge de ces deux postes de dépenses va continuer de s’alourdir, déclare Michael Kuhn, expert Consumer Finance Comparis. Surtout pour les femmes et les ménages aux revenus faibles à intermédiaires, qui se serrent déjà la ceinture plus que la moyenne et doivent compter chaque franc. »

Partner-Inhalte
 
 
 
 
 
 

La hausse des prix entame la confiance financière. Tels sont les résultats d’une enquête représentative de comparis.ch. En août 2023, 28 % des personnes interrogées s’attendaient à une détérioration de leur situation financière par rapport à 2022. Les raisons les plus fréquemment citées pour justifier cette perspective sont la hausse des primes d’assurance maladie (65 %) et des loyers ou taux d’intérêt hypothécaires (47 %).

« La charge de ces deux postes de dépenses va continuer de s’alourdir : les primes maladie comme les loyers et les frais hypothécaires vont poursuivre leur ascension, déclare Michael Kuhn, expert Consumer Finance Comparis. Surtout pour les personnes qui se serrent déjà la ceinture plus que la moyenne et doivent compter chaque franc. »

Les femmes et les personnes touchant des revenus faibles à intermédiaires particulièrement touchées

Parmi celles et ceux qui s’attendent à disposer de moins d’argent qu’en 2022, les femmes (31 %) sont nettement plus nombreuses que les hommes (23 %), et les ménages aux revenus faibles (38 %) ou intermédiaires (30 %), gagnant respectivement jusqu’à 4000 francs et de 4000 à 8000 francs bruts mensuels, sont plus nombreux que ceux (16 %) dont le revenu mensuel est élevé (supérieur à 8000 francs).

Ces groupes de personnes se trouvent aujourd’hui déjà plus souvent que la moyenne dans une situation financière difficile. Ainsi, 23 % des femmes disent devoir compter chaque franc et se restreindre fortement pour pouvoir payer toutes leurs factures. Chez les hommes, cette proportion n’est que de 16 %. Parmi les faibles revenus, 42 % doivent se restreindre fortement, et 21 % parmi les revenus intermédiaires. En ce qui concerne les revenus élevés, ils ne sont que 3 % à déclarer se priver.

Parmi les membres des ménages dont le revenu mensuel brut est inférieur ou égal à 4000 francs, 12 % disent ne pas arriver à boucler leurs fins de mois, contre 2 % et 0 % respectivement parmi ceux des autres catégories de revenus.

La Suisse italienne et la population rurale se privent le plus

L’analyse par région linguistique montre que c’est en Suisse italienne que les habitantes et les habitants font le plus de sacrifices, 39 % disant se priver pour pouvoir payer toutes les factures, contre 19 % en Suisse romande et en Suisse alémanique.

Même constat pour la population rurale, qui déclare à 25 % devoir compter chaque franc. En ville et en agglomération, cette proportion est nettement moins élevée, ressortant à 18 % et 17 % respectivement. « Cette observation contredit en partie l’affirmation médiatique selon laquelle le logement est coûteux dans les centres-villes », conclut Michael Kuhn, expert Argent Comparis.

Économies nécessaires ? Pas d’achats spontanés et choix de produits moins chers

Pour faire des économies, les personnes sondées renoncent avant tout à des dépenses inutiles et à des achats spontanés (71 %). Il en résulte un comportement d’achat plus raisonné sur le plan financier : 64 % recourraient à des rabais dès que possible, 52 % compareraient précisément les prix de différents prestataires et opteraient pour l’offre la moins chère, et 50 % achèteraient chez les discounters. M. Kuhn : « Ces résultats confirment les chiffres de l’épargne, constamment élevés depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022 : les gens gardent leur argent en raison de la situation mondiale incertaine et de l’inflation. »

En Suisse italienne, les personnes interrogées sont nettement plus nombreuses (60 %) à déclarer acheter à l’étranger en cas de difficultés financières (contre 25 % à l’échelle de la Suisse, 28 % en Suisse romande et 22 % en Suisse alémanique).

Gadgets et vêtements, produits dont il est le plus facile de se passer

S’il fallait en venir là, les personnes interrogées pourraient le plus facilement se passer d’articles technologiques/électroniques/connectés (60 %). Les femmes y sont largement plus prêtes (67 %) que les hommes (53 %). Par manque d’argent, les Suissesses et les Suisses renoncent aussi à de nouveaux vêtements et accessoires (60 %), à la culture / au théâtre/cinéma / aux concerts/activités sportives (56 %), ainsi qu’aux sorties, notamment au restaurant (56 % également).

« À budget serré, la majorité des Suissesses et des Suisses préfèrent garder leur smartphone plus longtemps que prévu et rester à la mode de la saison précédente plutôt que de renoncer aux vacances ou à leur voiture », explique M. Kuhn. (cp/hzi/ps)

Méthode
Enquête représentative réalisée par l’institut de sondage et d’études de marché Innofact pour le compte de comparis.ch auprès d’un échantillon de 1011 personnes issues de toutes les régions de Suisse. Le sondage a eu lieu en août 2023.