"Nous ne comptons pas sur un relèvement du taux de référence au 1er septembre. Nous attendons la deuxième hausse au 1er décembre (..) qui autorisera une majorité de bailleurs à augmenter les loyers à compter du 1er avril 2024", a indiqué à AWP Fredy Hasenmaile, chef économiste de Raiffeisen Suisse.

Le sursis s'annonce ainsi de courte durée. Le directeur de l'OFL Martin Tschirren avait d'ailleurs prévenu début juin déjà tabler sur une nouvelle hausse de 25 points de base "pour l'hiver prochain ou en 2024".

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La Banque nationale suisse (BNS), dont la politique monétaire régit par ricochet le taux de référence pour les loyers, excluait lors de son dernier examen de la situation économique et monétaire fin juin de renoncer à de nouvelles hausses de son principal taux en raison du renchérissement des loyers.

Reconnaissant que le phénomène participait à brève échéance à une inflation sur laquelle l'institut d'émission tente de reprendre la main, son président Thomas Jordan avait indiqué fin juin que "cela ne doit toutefois pas nous empêcher de relever notre taux directeur lorsque c'est nécessaire". Ce dernier avait alors été relevé de 25 points de base à 1,75%.

Sacrifice temporaire à l'inflation

L'économiste en chef de la coopérative bancaire saint-galloise prévient que le relèvement prévu pour décembre risque fort de n'être pas le dernier du genre, "Nous attendons une nouvelle hausse pour fin 2024 ou début 2025, qui portera le taux de référence à 2,0%", poursuit M. Hasenmaile.

Cette troisième hausse devrait toutefois être suivie d'une pause relativement prolongée, estimée chez Raiffeisen à deux ans. "Le renchérissement des loyers va certes faire rebondir l'inflation au-dessus de la marque des 2% en novembre, mais le phénomène devrait revenir dans la fourchette visée par la BNS début 2024, pour rester par la suite durablement sous contrôle", considère le spécialiste.

A son introduction en 2008, le taux hypothécaire de référence applicable aux contrats de bail se situait à 3,5%. Il n'a eu de cesse de reculer jusqu'en juin dernier, date à laquelle a sonné l'amorce d'un relèvement après un plus bas à 1,25% depuis mars 2020. (awp/hzi/ps)