Parmi le chiffre des pertes directes, 95% regroupent les séismes, les incendies, les inondations, les tempêtes et les sécheresses, ajoute le Bureau de l'ONU pour la diminution des menaces de désastres (UNDRR). Il y a une trentaine d'années encore, la facture n'arrivait encore qu'à un peu plus de 70 milliards par an.

«Dans la direction dans laquelle nous sommes, les coûts vont continuer de grimper alors que le changement climatique se détériore», selon le secrétaire général de l'ONU António Guterres. En augmentant l'investissement dans la diminution de la menace de catastrophes, "nous pouvons ralentir cette situation", dit-il, à quelques jours d'une réunion mondiale sur la question à Genève.

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Certains territoires deviennent trop dangereux pour les assureurs, les désastres font exploser les dettes nationales et ils provoquent des problèmes humanitaires récurrents, selon l'UNDRR. Lorsque les communautés peuvent s'appuyer sur la prévention ou des alertes, «elles peuvent non seulement atténuer les dommages et les pertes», mais aussi établir les conditions d'une «croissance durable», dit son chef Kamal Kishore.

Problème, cette partie anticipatoire n'attire que 0,5% des financements sur les désastres. La Fédération internationale des sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC) à Genève prépositionne désormais son aide dans certaines régions en fonction des indications météorologiques.

Cassis attendu

Parmi les victimes, davantage se trouvent dans les pays du Sud. Mais les pertes économiques sont de plus en plus importantes au Nord. Un dollar investi dans la prévention peut éviter 15 dollars de coût après une catastrophe.

De lundi à vendredi prochains, la Suisse organise avec l'UNDRR la Plateforme mondiale pour la réduction des menaces de catastrophe. Plus de 170 pays et des dizaines de chefs d'Etat et de ministres sont attendus. Le conseiller fédéral Ignazio Cassis ouvrira la partie officielle mardi.

L'objectif est d'évaluer les efforts encore à mener pour tenter d'honorer le cadre établi d'ici 2030. La communauté internationale est en retard sur la plupart des indicateurs. La Suisse demande notamment que la diminution des menaces de désastres soit davantage considérée dans les politiques nationales et internationales. Et que les groupes les plus vulnérables soient associés aux plans de prévention. Berne doit publier avec l'ONU un document final avec des recommandations. (awp/hzi/ps)