Les procédures d'autorisation des installations éoliennes sont actuellement très longues. La proposition sur la table veut donner un coup d'accélérateur aux projets de construction déjà bien avancés. "Il fera gagner trois à quatre ans à une dizaine de parcs éoliens qui stagnent depuis plus de dix ans", a salué Delphine Klopfenstein Broggini (Vert-e-s/GE) pour la commission.

"Forêt de pales" crainte

Concrètement, l'autorisation de construire pour les éoliennes d'intérêt national et bénéficiant d'un plan d'affectation déjà entré en force devrait être délivrée par le canton. Contre cette décision, les voies de droit pour les recours doivent être raccourcies.

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L'UDC a tenté de renvoyer le projet en commission pour mieux prendre en compte les communes. "La résistance de la population aux éoliennes est grande", a plaidé Christian Imark (UDC/SO). Et d'énumérer une série de raisons: la protection de la nature, du paysage, des sols, des oiseaux, de la biodiversité ou le bruit.

"Nous ne voulons pas couvrir nos paysages d'une forêt de pales ", a aussi relevé Pierre-André Page (UDC/FR). "Le dernier mot doit revenir aux habitants de nos communes. Un projet de parc éolien bien pensé saura convaincre la population." Pour Christian Imark, la Suisse n'est par ailleurs par un pays à éoliennes.

Vent et solaire jumeaux

Une analyse contestée par Gabriela Suter (PS/AG). "Le potentiel de l'éolien est grand. Un minimum de 16,3 TWh pourrait être produit en hiver, et 30 TWh sur toute l'année", a souligné l'Argovienne. Le renforcement de l'éolien permettra de combler les lacunes hivernales, notamment quand les barrages sont vides.

Plusieurs orateurs ont aussi rappelé la complémentarité entre l'offensive solaire, visant à accélérer les parcs alpins, et le projet sur la table. "Les éoliennes produiront le plus quand les panneaux solaires produiront le moins", a souligné Céline Weber (PVL/VD). Les projets sont des "soeurs jumelles", a jugé Nicolo Paganini (Centre/SG).

Les communes auront par ailleurs toujours un rôle à jouer, a précisé Delphine Klopfenstein Broggini. "Les plans d'affectation ne peuvent pas se faire sans leur avis. Elles peuvent donc déjà s'exprimer. Il n'y a pas de raison de penser qu'une énième participation de la population apporte une plus-value." Au contraire, il est important que les cantons pilotent la réalisation des plans.

Puissance installée de 600 MW

La durée d'application de la procédure accélérée a aussi été disputée. La commission proposait qu'elle s'applique jusqu'à ce que les installations éoliennes supplémentaires fournissent une production annuelle d'électricité de 1 TWh.

Les Vert-e-s ont poussé pour abaisser cette limite à 600 GWh. C'est plus ou moins la production attendue des projets éoliens qui ont été approuvés, comme celui du Molendruz (VD), ou des parcs qui sont en attente d'une décision, comme ceux des montagnes des Buttes (NE) ou de Tramelan (BE), a expliqué Christophe Clivaz (Vert-e-s/VS).

"En poussant la limite à 1 TWh, on ouvre la porte à la spéculation", a-t-il poursuivi. Et de rappeler que 600 GWh constitue déjà quatre fois plus que la production actuelle.

Les socialistes, rejoints par quelques libéraux-radicaux, ont quant à eux plaidé pour que la production supplémentaire soit calculée sur la base de la puissance installée et non de la production annuelle. Ils ont demandé une puissance installée supplémentaire de 600 MW. Avec succès. Les députés les ont largement suivis.

Le dossier passe au Conseil des Etats. (awp/hzi/ps)