À l’occasion de l’EURO féminin de l’UEFA, c’est non seulement sur le sport, mais aussi sur la santé des athlètes que se concentre l’attention. En effet, d’après des études internationales, les footballeuses subissent des blessures plus fréquentes et différentes par rapport à leurs homologues masculins, surtout au genou.  

Blessures: quand les fautes ne sont pas en cause 

Le plus souvent, les blessures surviennent sans contact avec l’adversaire, par exemple en cas d’arrêt brusque, de changement de direction ou de réception d’un saut genou tendu. «Ce risque accru a de nombreuses causes: des différences anatomiques, la masse musculaire ou les fluctuations hormonales peuvent fragiliser le ligament durant certaines phases du cycle», explique la Dre Marion Grögli, cheffe du service médecine du sport et réadaptation à la Rehaklinik Bellikon, qui fait partie de la Suva. «Les femmes ont souvent un bassin plus large, ce qui se répercute sur l’axe des jambes. Les muscles antérieurs de la cuisse dominent de ce fait les muscles postérieurs, ce qui favorise les lésions du ligament croisé antérieur. Pour prévenir les blessures, il faut donc entraîner les muscles postérieurs de la cuisse en conséquence», conclut-elle.  

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Commencer tôt est le secret d’une prévention efficace 

Comme il n’est possible d’influer que de manière limitée tant sur l’anatomie féminine que sur les conditions hormonales, une prévention précoce adaptée aux spécificités physiques des femmes est d’autant plus importante. En collaboration avec l’Association suisse de football ASF, la Suva s’engage depuis longtemps pour intensifier et améliorer la prévention des accidents en proposant des informations, des exercices ciblés et des formations.  

L’EURO en Suisse, une orientation décisive pour le football féminin 

Dans le contexte de l’EURO féminin de l’UEFA, le travail de prévention spécifique au football féminin est mis à l’honneur. Des exercices de stabilisation des chevilles, des genoux, des hanches et des ischio-jambiers font désormais partie intégrante de la formation des entraîneurs et entraîneuses. «Il est essentiel de mieux prendre en compte le corps féminin et ses besoins – dans les programmes d’entraînement, l’équipement et la formation des entraîneurs et entraîneuses – pour prévenir les blessures en s’alignant sur l’ASF, dont l’objectif est de doubler la part de joueuses ces prochaines années», souligne Raphael Ammann, chef de la campagne football à la Suva.  

Tests de reprise du sport avant le retour à l’entraînement 

Si, malgré une bonne préparation, une joueuse se blesse, l’objectif est de l’aider à reprendre le plus vite possible ses activités quotidiennes, son travail et le sport de haut niveau. La résistance physique est évaluée en effectuant des tests de reprise du sport avant un retour sur le terrain. «Ces tests de mobilité, de coordination, de stabilité et de force peuvent permettre de détecter des anomalies ou des faiblesses, que l’on compare avec les valeurs de référence antérieures, explique Marion Grögli. En cas de risque de nouvelle blessure, il peut être indiqué de repousser la reprise.» Les services de médecine du sport de la Rehaklinik Bellikon et de la Clinique romande de réadaptation à Sion proposent ces tests aux athlètes de haut niveau. (Suva/hzi/ps)