La BNS investit actuellement 9 milliards de dollars dans des entreprises qui pratiquent le fracking, "et ce bien qu'une majorité de cantons soit opposée à cette pratique", a souligné l'ONG Alliance Climatique Suisse dans un communiqué.

"Rien que par ses investissements dans ces entreprises, la BNS est responsable d'émissions de gaz à effet de serre d'environ 7 millions de tonnes d'équivalent CO2 par an. Ces émissions sont plus élevées que celles de l'ensemble du secteur agricole suisse", a poursuivi l'ONG.

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Interrogé par l'agence AWP, un porte-parole de la BNS a refusé de détailler les investissements de la banque centrale suisse.

Les actionnaires de la Banque nationale suisse réclament que cette dernière n'investisse plus dans des entreprises qui extraient du pétrole et du gaz à l'aide de la fracturation hydraulique. Ils veulent aussi que la BNS prenne "des mesures cohérentes en matière de politique climatique".

Exclusion du charbon thermique

Jeudi dernier, lors de la conférence de presse de la BNS, le membre suppléant de la direction générale Thomas Moser a rappelé que l'institut d'émission dispose depuis 2013 de "critères d'exclusion" pour ses investissements. "Nous disposons d'un processus très clair et évaluons régulièrement ces critères", a-t-il précisé, ajoutant que la BNS exclut des placements "qui contreviennent à des valeurs largement acceptées par la population".

En décembre 2020, la BNS avait ainsi décidé de renoncer aux placements dans les entreprises actives dans l'extraction du charbon à des fins thermiques. "Les entreprises dont le modèle commercial repose principalement sur l'extraction du charbon comme source d'énergie ont (...) été exclues, car un large consensus s'est formé en Suisse en faveur de l'abandon du charbon", a expliqué le porte-parole de l'institut d'émission.

Les décisions en matière d'exclusion sont prises indépendamment de toute considération relative aux rendements ou aux risques des placements. "Cela signifie que la Banque nationale s'abstient d'acheter des titres d'entreprises qui violent massivement des droits humains fondamentaux, qui causent de manière systématique de graves dommages à l'environnement ou qui sont impliquées dans la fabrication d'armes condamnées sur le plan international", a détaillé le porte-parole. (awp/hzi/ps)