Dans son nouveau plan d'action climatique 2030, le fonds explique qu'il va intégrer l'IA et ses propres outils d'analyse afin de «rationaliser les processus et d'améliorer la prise de décision».
Lui-même alimenté par les revenus pétro-gaziers de l'État norvégien, l'énorme bas de laine, qui pesait 20.750 milliards de couronnes (2.066 milliards de dollars) mercredi, tient compte de critères climatiques pour gérer ses investissements.
S'il privilégie le dialogue avec les entreprises dans lesquelles il est investi, notamment pour les pousser à adopter une stratégie zéro émission nette d'ici 2050, il peut aussi s'en désengager si celles-ci génèrent des émissions jugées «inacceptable», comme le prévoient les règles éthiques édictées par le ministère des Finances, ou s'il estime lui-même que leurs activités en la matière présentent trop de risques financiers.
L'IA et les outils d'analyse «maison» permettront de mieux décrypter les données, estime le fonds.
«On apprend plus vite, on travaille plus efficacement, on améliore notre prise de décision», a fait valoir son directeur mondial de l'engagement actionnarial, Wilhelm Mohn, lors de la présentation du nouveau plan.
«La qualité et la disponibilité des données ont toujours freiné la finance durable, et l'IA peut vraiment nous aider à surmonter cet obstacle», a-t-il dit.
Avec ce plan, le fonds réaffirme son attachement à la cause climatique à un moment où un certain nombre d'entreprises et d'investisseurs s'en détournent et où les États-Unis, sous la présidence de Donald Trump, délaissent les énergies renouvelables au profit des énergies fossiles.
«Le changement climatique demeure un risque financier, et ce risque ne fait que s'accroître», a souligné la directrice générale de la gouvernance et de la conformité, Carine Smith Ihenacho.
Le nouveau plan a cependant laissé certaines organisations sur leur faim.
«Une grande partie du plan met l'accent sur l'amélioration des outils d'analyse, de la transparence et de l'engagement (avec les entreprises, NDLR), des outils tous importants», a commenté Brynn O'Brien, directrice de l'Australasian Centre for Corporate Responsibility (ACCR).
«Ce qui manque, c'est un passage de la simple description du risque à une action concrète pour le réduire», a-t-elle estimé.
Le fonds norvégien est investi dans quelque 8.500 groupes à travers le monde et possède en moyenne 1,5% de toutes les entreprises cotées sur la planète. (awp/hzi/ps)