L'écart global entre femmes et hommes se réduit progressivement, constate une étude de l'Office fédéral de la statistique (OFS).

Avec un salaire mensuel médian de 6788 francs brut pour un poste à temps plein en 2022, la pyramide générale des salaires est restée relativement stable entre 2008 et 2022, a relevé Georges-Simon Ulrich, directeur de l'OFS, mardi devant les médias à Berne. Toutefois, il existe d'importantes différences selon les branches économiques, les profils des salariés et les régions.

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Durant cette même période de temps, l'écart entre les salaires les plus élevés et les plus bas est aussi resté globalement stable. Les 10% des salariés les moins rémunérés ont gagné moins de 4487 francs par mois alors que les 10% les mieux payés ont gagné plus de 12'178 francs.

Les 10% les mieux payés ont vu leur rémunération augmenter de 13,5%. Les salariés de la classe moyenne ont connu une hausse salariale de 11,5%, tandis que les 10% les moins payés ont vu l'augmentation la plus élevée, avec 14,3%.

Du tabac à la coiffure

Des disparités de salaires sont observées selon les secteurs. Les rémunérations sont bien plus élevées dans les branches à forte valeur ajoutée, telles que l'industrie du tabac (13'299 francs), les banques (10'491 francs), l'industrie pharmaceutique (10'296 francs) ou encore les activités informatiques (9412 francs).

A l'inverse, les salariés les moins bien rémunérés travaillent dans les services personnels, c'est-à-dire la coiffure, les soins de beauté, la blanchisserie-teinturerie ou les services funéraires (4384 francs). Viennent ensuite les domaines de l'hébergement (4572 francs), la restauration (4601 francs) et le commerce de détail (5095 francs).

Au milieu de l'échelle se trouvent la construction (6410 francs), les transports aériens (6980 francs), l'industrie des machines (7245 francs) ou le commerce de gros (7414 francs).

Ecart réduit entre hommes et femmes

Des différences existent aussi selon les profils des salariés. L'écart de salaire entre les femmes et les hommes subsiste encore, mais il continue à se réduire, note l'OFS. Il s'élevait à 9,5% en 2022, contre 10,8% en 2020. Ces écarts salariaux sont davantage marqués parmi les postes à responsabilités: 75% des salariés dont le revenu est supérieur à 16'000 francs par mois sont des hommes.

Un bas salaire correspond à une rémunération inférieure à 4525 francs par mois pour un plein temps. En 2022, plus d'un demi-million de personnes, soit 12,1%, occupent un poste à bas salaire, un taux stable par rapport à 2020. Parmi ces salariés, 62% sont des femmes. Les branches des services personnels, de la restauration et de l'hébergement sont particulièrement concernées.

Interrogé sur le fait que la plupart des femmes travaillent à temps partiel, Didier Froidevaux, de l'OFS, a expliqué que ce sont des "résultats très généraux". "Pour faire des comparaisons, on est obligé de standardiser en ramenant les salaires à plein temps."

L'étude pointe encore des disparités entre Suisses et étrangers. Alors que ceux-ci gagnent plus que les Suisses pour les postes à responsabilités, la tendance est inverse lorsqu'il n'y a pas de responsabilité hiérarchique.

Au niveau des différences régionales, Zurich, la région lémanique et Bâle offrent les meilleurs salaires, tandis que le Tessin est en bas de l'échelle. Les métiers à hauts salaires sont moins représentés au Tessin, a souligné Boris Zürcher, du Secrétariat d'Etat à l'économie.

De meilleurs bonus en 2022

L'étude se penche aussi sur les bonus. En 2022, un salarié sur trois en a reçu un. En moyenne, ces bonus s'élèvent à 11'670 francs annuels.

Les cadres supérieurs reçoivent des montants bien plus élevés que les personnes sans fonction dirigeante. Les branches versant les plus grosses sommes sont l'industrie du tabac (presque 294'000 francs), les banques (146'100 francs) et le commerce de gros (presque 96'500 francs). En queue de peloton se trouve l'administration publique (4792 francs).

L'OFS relève encore que plus des trois quarts des salariés reçoivent un 13e salaire. Seules 27,6% des entreprises ne versent aucun 13e salaire. L'étude se penche encore sur les salaires en fonction du parcours. A formation égale, c'est le poste occupé qui détermine le salaire.

Ces premiers résultats de l'enquête suisse sur la structure des salaires 2022 se basent sur les réponses d'environ 35'500 entreprises, avec plus de 2,3 millions de salariés. (awp/hzi/ps)