La rentabilité opérationnelle des hôpitaux a atteint 4,5% l'an dernier soit près d'un point de pourcentage de mieux qu'en 2023, indique la dernière analyse de PwC Suisse sur la santé financière des hôpitaux, publiée lundi.

La principale raison de cette amélioration réside dans l'augmentation du nombre de prestations, en progression de 2,4% dans le domaine stationnaire, et d'environ 5% dans le domaine ambulatoire. En revanche, la productivité n'a augmenté que de 0,3% l'année dernière, une valeur nettement inférieure à la moyenne à long terme.

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Le bureau d'expert-conseils note le manque d'investissements dans les technologies de l'information, les infrastructures et la modernisation des processus. Il liste comme solution la planification numérique des rendez-vous, la gestion des admissions et des sorties ou la standardisation des traitements.

Soutien record des propriétaires

Enfin, PwC constate la situation financière fragile des établissements. Il y a bien eu des hausses de tarifs ces dernières années, mais l'inflation cumulée en a atténué les effets. Résultat: les hôpitaux ne parviennent pas à compenser entièrement la hausse des charges de personnel, d'énergie et de matériel.

Un point de vue partagé par la directrice de H+ Anne-Geneviève Bütikofer. «Les hausses des tarifs obtenues principalement dans le stationnaire au terme d'âpres négociations sont juste une goutte d'eau dans l'océan, souligne-t-elle dans un communiqué de la faitière. Comme par le passé, les hôpitaux et les cliniques ne peuvent tout simplement pas travailler de manière rentable dans le cadre actuel.»

L'apport financier des cantons et autres bailleurs de fonds est dès lors essentiel. Les propriétaires ont apporté un soutien record totalisant plus d'un milliard de francs en 2024, permettant de stabiliser les bilans.

«Mais ils ne remplacent pas les ajustements nécessaires à long terme au niveau des processus et de la structure des hôpitaux», estime PwC.

L'étude se base sur les comptes annuels de 44 hôpitaux de soins aigus de différentes tailles, répartis dans presque tous les cantons. Elle a en outre passé en revue douze établissements psychiatriques.

Dans le domaine ambulatoire, les tarifs actuels ne couvrent pas les coûts réels, ce qui engendre un sous-financement de 20 à 25%, selon H+. Le monde politique, les hôpitaux, les cliniques et la population souhaitent un transfert vers l'ambulatoire, mais il n'y a pas d'incitatif financier à agir dans ce sens, poursuit Anne-Geneviève Bütikofer.

Les hôpitaux suisses demandent donc aux milieux politiques et aux assureurs maladie de «revoir fondamentalement leur position» afin qu'ils puissent bénéficier de conditions-cadre réalistes. Cela doit passer par une augmentation d'au moins 5% des tarifs, qui doivent par la suite être adaptés automatiquement au renchérissement. (awp/hzi/ps)