Les régulateurs suisses - la banque nationale suisse (BNS) et le gendarme des marchés financiers (Finma) - ont indiqué à leurs collègues américains et britanniques que le rachat par UBS était "leur plan A" pour stopper la crise de confiance dont souffre Credit Suisse, écrit le FT, citant une source anonyme ayant connaissance de ces pourparlers.

La BNS "souhaite une solution simple avant que les marchés n'ouvrent lundi", assure le quotidien des affaires, qui reconnaît qu'il n'est pas certain qu'un accord puisse être trouvé.

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UBS veut évaluer quels risques un rachat total ou partiel de son rival pourrait faire courir à ses propres activités, a expliqué une autre source anonyme au FT.

Interrogée par l'AFP, la BNS a répondu qu'elle "ne commente pas" tout comme le Credit Suisse. UBS et la Finma n'ont pas répondu aux sollicitations dans l'immédiat.

Credit Suisse est dans la tourmente depuis deux ans, mais les choses se sont accélérées mercredi quand les investisseurs - ébranlés par la faillite de la Silicon Valley Bank aux Etats-Unis - ont vendu massivement les titres de la deuxième banque du pays.

Credit Suisse est considéré comme un maillon faible du secteur bancaire depuis une série de scandales et un plan de restructuration qui peine à convaincre.

A la fin de la journée de mercredi, la capitalisation boursière de la banque aux deux voiles était inférieure à 7 milliards de francs, une somme dérisoire pour l'une des 30 banques au monde considérées comme trop importantes pour les laisser faire faillite.

Mercredi soir, après être restée silencieuse toute la journée, la BNS a apporté un soutien verbal et offert des liquidités.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, Credit Suisse lui a emprunté 53 milliards de francs pour se donner un ballon d'oxygène et avancer dans sa restructuration.

Pour la BNS, il s'agissait de rassurer les marchés du monde entier.

Cela a fonctionné pour un temps, mais le titre a rechuté de plus de 8% vendredi.

Credit Suisse, fondé en 1865, qui a été un acteur essentiel du miracle économique suisse, ne vaut plus en Bourse que 8 milliards et quelques de francs, quand UBS en vaut 56,6 milliards.

Hypothèse fréquente

l'hypothèse d'un rachat de Credit Suisse par une banque avait aussi été évoquée par les analystes de JPMorgan cette semaine, "avec UBS comme option potentielle".

Compte tenu du poids que ce rapprochement conférerait aux deux banques, ils imaginent que la branche helvétique de Credit Suisse, qui regroupe la banque de détail et les crédits aux PME, pourrait être introduite en Bourse ou scindée.

Avec l'effondrement de son action, qui a touché un plus bas historique mercredi à 1,55 franc, la capitalisation boursière de Credit Suisse a fondu, faisant potentiellement de la banque une proie facile à absorber.

L'idée d'un rapprochement des deux plus grandes banques suisses refait régulièrement surface, mais est généralement écartée en raison des questions de concurrence et des risques pour la stabilité du système financier suisse vu le poids qu'une fusion leur donnerait.

Quant à UBS, elle a passé plusieurs années à se redresser après sa grave crise en 2008, et il n'est pas sûr qu'elle veuille se lancer dans une nouvelle restructuration maintenant qu'elle commence à récolter les fruits de ses efforts. (awp/hzi/ps)