L’année dernière, un peu plus de 3000 sinistres de ce type ont été déclarés à AXA, le numéro un de l’assurance des véhicules automobiles en Suisse. Le nombre de sinistres reste ainsi constant depuis cinq ans (mis à part une baisse en 2020 dans le contexte de la pandémie de coronavirus).

Fribourg, le Jura, la Thurgovie et Schaffhouse particulièrement touchés

La probabilité de percuter un animal n’est pas la même dans toutes les régions de Suisse, comme le montre la statistique des sinistres d’AXA. Ainsi, les automobilistes devraient redoubler de prudence dans les cantons de Fribourg, du Jura, de Thurgovie et de Schaffhouse. La fréquence des sinistres, c’est-à-dire le nombre de cas par véhicule assuré, s’y situe entre 6,9‰ et 5‰. De fait, le risque y est environ deux fois plus élevé que la moyenne suisse (3,2‰) et jusqu’à huit fois plus élevé qu’à Bâle-Ville (0,8‰), où le nombre d’accidents avec des animaux sauvages est le moins élevé. Nidwald (1,2‰), Genève (1,2‰) et Zoug (1,8‰) sont également moins touchés. «Les cantons ruraux comptent davantage de routes traversant des forêts et, de manière générale, on y voit plus d’animaux sauvages, ce qui augmente le risque de collision», explique Michael Villiger, responsable Sinistres Véhicules automobiles et membre du centre de compétences Mobilité d’AXA.

Partner-Inhalte
 
 
 
 
 
 
251016_Grafik_1

Source des données et diagramme: AXA (base de données: Accidents signalés à AXA en 2024 par canton).

Quelle: AXA

Les coûts des sinistres atteignent des sommets

Chez AXA, les accidents avec des animaux sauvages ont coûté plus de 11,5 millions de francs en 2024. Un sinistre se chiffre désormais à près de 3800 francs, soit 15% de plus qu’en 2019, avant la pandémie, où il coûtait un peu plus de 3200 francs. Par rapport à il y a dix ans (où ce genre de sinistre s’élevait à 3000 francs), le coût moyen a ainsi augmenté de près d’un quart. «Cela s’explique par la forte hausse du prix des pièces de rechange et des réparations, notamment en raison de nouveaux équipements et de l’électronique intégrée», ajoute Michael Villiger.

Le capot, pièce souvent endommagée lors d’un accident avec la faune sauvage, est un exemple parfait de ce renchérissement. La réparation d’une aile et d’un capot s’élève actuellement à environ 3700 francs en moyenne. «Mais s’il faut aussi remplacer un phare, la facture se monte au minimum à 5500 francs», explique Michael Villiger. 

Redoubler de vigilance le matin et le soir

Les animaux représentent toujours un danger, quelles que soient l’heure et la saison. «Il faut cependant redoubler de vigilance en octobre, en novembre et en décembre. Lorsque les jours raccourcissent, les animaux sauvages croisent plus souvent la route des automobilistes. Et en hiver, les chevreuils et les cerfs aiment lécher les résidus de salage au bord des routes. Comme il fait sombre le matin et le soir, on ne les voit que tard ou trop tard», précise Luca Genovese, responsable Recherche et Prévention et du centre de compétences Mobilité d’AXA. C’est pourquoi, à ces heures de la journée, les automobilistes doivent adapter leur vitesse, surtout en présence des panneaux de signalisation et sur les tronçons de route qui traversent des forêts, et se tenir prêts à freiner à tout moment.

Signaler immédiatement à la police les accidents avec des animaux sauvages

Si un animal sauvage surgit devant votre voiture, mieux vaut donner un bon coup de frein que tenter une manœuvre d’évitement. S’il y a malgré tout collision, la loi impose que l’on en informe immédiatement la police, qui mandatera un garde-chasse ou un autre spécialiste pour abréger si nécessaire les souffrances de l’animal blessé. «La personne qui tarde à annoncer l’accident à la police ou attend que l’assurance lui demande de le faire commet un acte punissable», met en garde Fabrizio Howald, expert juridique chez AXA-ARAG. Elle risque même des poursuites pénales pour mauvais traitements infligés à l’animal par négligence, voire intentionnellement. (AXA/hzi/ps)