L'idée est d'inciter les personnes à continuer à travailler au-delà de l'âge de la retraite. «On veut 'détabouiser' la limite maximale et laisser les personnes travailler plus longtemps si elles le souhaitent», a déclaré la ministre des assurances sociales Elisabeth Baume-Schneider devant les médias à Berne.

L'âge maximal de 70 ans dans l'AVS doit être supprimé, et la franchise de cotisation augmentée. Parallèlement, les retraites anticipées pourraient être rendues moins attractives, notamment via le taux de conversion, a indiqué le directeur de l'Office fédéral des assurances sociales Stéphane Rossini.

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Une augmentation de l'âge de la retraite pure ne fait cependant pas partie des mesures envisagées pour cette réforme. La population s'est clairement prononcée contre en 2024, a rappelé Mme Baume-Schneider.

De plus, relever l'âge de la retraite demande du temps et des mesures de compensation. Les répercussions financières pourraient se ressentir trop tardivement. Le Conseil fédéral souhaite toutefois examiner cette option lors de la prochaine réforme.

Idées écartées

Le gouvernement a également écarté plusieurs idées lancées par les partis et les organisations. Il ne veut pas financer l'AVS par une taxe sur les transactions financières. Une imposition sur les successions ou un impôt sur les gains immobiliers n'est pas non plus à l'ordre du jour.

Et Mme Baume-Schneider de rappeler que la réforme doit être mise en oeuvre rapidement. Le gouvernement préfère donc "se concentrer sur les sources de financement actuelles et qui ont fait leurs preuves: les cotisations salariales et la TVA".

Diverses pistes doivent être examinées. Celles-ci pourraient être limitées à la période critique du départ à la retraite des baby-boomers. Le Conseil fédéral réfléchit aussi à l'introduction d'un mécanisme d'intervention en cas de détérioration des finances de l'AVS ou si les décisions politiques n'interviennent pas à temps.

Vieillissement et baby-boomers

L'AVS sera confrontée à un double défi au cours des dix années à venir: le vieillissement de la population et l'arrivée à la retraite des baby-boomers. Les dépenses augmenteront plus que les recettes sur cette période.

Actuellement, près de 2,5 millions de personnes perçoivent une rente AVS. Selon les estimations, elles seront 2,8 millions en 2030 et 3 millions en 2035, a rappelé la ministre. En parallèle, la population active ne croît que modestement.

Sans mesures, et selon les prévisions actuelles, le déficit de l'AVS serait de 2,5 milliards de francs en 2030, et de 5,7 milliards en 2040. Ce trou peut être réduit de 500 millions de francs, respectivement de 4 milliards en 2040, avec le projet de financement de la 13e rente vieillesse proposé par le gouvernement.

Surmonter la vague démographique

«Notre responsabilité est claire. Nous devons proposer une réforme qui tienne compte de cette évolution et qui permette d'absorber la phase critique entre 2030 et 2040», a poursuivi la Jurassienne.

En résumé, le projet vise à stabiliser et à moderniser l'AVS, à garantir le niveau des rentes, à répartir solidairement les coûts de l'évolution démographique et à rendre le travail au-delà de l'âge de référence plus attractif. Pour cela, il faut un projet susceptible de rassembler une majorité.

Les lignes directrices seront présentées en automne. La consultation suivra début 2026. (awp/hzi/ps)