Organe de l'administration fédérale décentralisée, Swissmedic s'autofinance. Plus de 80% de ses recettes proviennent d'émoluments et de taxes perçus auprès des entreprises. La Confédération contribue à hauteur de 17% environ aux tâches dédiées à la surveillance des médicaments et des dispositifs médicaux.
Dans un contexte de baisse des recettes et de hausse des dépenses, Swissmedic a clôturé l'année 2024 sur un déficit de 23,4 millions de francs. Dans les conditions actuelles, il anticipe également des pertes pour 2025 et les années suivantes, écrit Swissmedic dans un communiqué publié mardi.
Sans la prise de contre-mesures, les charges d'exploitation actuelles ne seraient plus couvertes à moyen terme. L'institut va donc réduire de 6 millions de francs au moins ses frais de matériel et supprimer quelque 45 postes à plein temps au cours des deux prochaines années. A titre de comparaison, l'effectif en 2024 se montait à 510 EPT, selon le rapport d'activités.
La suppression des postes sera mise en œuvre de la manière la plus socialement acceptable possible et sera accompagnée de mesures d'atténuation, écrit Swissmedic.
Numérisation
Ces dernières années, le durcissement de la réglementation de l'UE dans le domaine des dispositifs médicaux a imposé une hausse des effectifs, à laquelle ont aussi contribué la transformation numérique et un développement dans les autres secteurs, notamment dans la surveillance des médicaments, justifie Swissmedic.
De plus, les recettes augmentent moins que prévu depuis 2024 et ont donc été surévaluées. De même, la contribution fédérale ne couvre plus depuis plusieurs années les dépenses de l'institut pour assurer la surveillance du marché et mener à bien ses autres tâches réglementaires.
Swissmedic a déjà pris de premières mesures pendant l'année en cours pour baisser ses charges d'exploitation. Du côté des recettes, les émoluments doivent être adaptés au renchérissement et un émolument forfaitaire doit être instauré pour l'enregistrement des dispositifs médicaux, parmi d'autres mesures envisagées.
Syndicats choqués
Les associations de personnel transfair, SSP et PVB sont choquées par la situation financière de Swissmedic et par la réduction du personnel, écrivent-elles dans un communiqué. En janvier 2026 déjà, il est prévu de communiquer quelles tâches et donc quels 30 postes à plein temps seront supprimés, selon ces syndicats.
Les associations s'attendent à ce que ces suppressions de postes se fassent majoritairement par le biais de licenciements. Elles «négocieront un plan social avec Swissmedic d'ici la fin de l'année et tenteront ainsi de rendre les conséquences des suppressions de postes aussi socialement acceptables que possible.» (awp/hzi/ps)
