«Les prix de certains médicaments sur ordonnance et produits pharmaceutiques baisseront presque immédiatement de 50 à 80 ou à 90%» pour les Américains, a clamé le milliardaire républicain lors d'une conférence de presse à la Maison Blanche.

Et d'assurer: «l'Europe va devoir payer un peu plus, le reste du monde va devoir payer un peu plus et l'Amérique va payer beaucoup moins».

Des réductions spectaculaires qu'il compte principalement obtenir par le biais de négociations avec les groupes pharmaceutiques, opposés par le passé à des baisses de prix.

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«Big Pharma se conformera soit volontairement à ce principe, soit (nous utiliserons) le pouvoir du gouvernement fédéral pour garantir que nous payons le même prix que les autres pays», a déclaré le président, tout en prenant la défense de l'industrie.

«Je ne jette pas la pierre aux laboratoires pharmaceutiques. Je m'en prends davantage aux pays», a-t-il ainsi précisé, accusant l'Union européenne d'avoir été «brutale» dans la négociation des prix appliqués sur son territoire, forçant ainsi selon lui les groupes à les augmenter aux Etats-Unis.

«Le problème n'est pas que le prix des médicaments sur ordonnance est trop bas en Europe et au Canada (...), c'est que l'industrie pharmaceutique, terriblement cupide, a réalisé plus de 100 milliards de dollars de bénéfices l'an passé en escroquant le peuple américain», a rétorqué le sénateur de gauche Bernie Sanders dans un communiqué.

«Juste part»

La Maison Blanche a annoncé envisager également de possibles mesures coercitives à l'encontre des pays et des industriels et étudier la possibilité d'importer des produits pharmaceutiques de l'étranger.

Les prix des médicaments aux Etats-Unis figurent parmi les plus élevés du monde et surpassent ceux appliqués chez ses voisins et en Europe. Selon une étude de la Rand Corporation, les Américains payent en moyenne 2,5 fois plus pour les médicaments sur ordonnance que les Français par exemple. Donald Trump s'était engagé à réduire cet écart pendant sa campagne présidentielle.

Les laboratoires font valoir la nécessité de financer leurs travaux de recherche et de développement afin de permettre la découverte de nouveaux traitements. Ce à quoi le gouvernement fédéral rétorque qu'il ne peut assurer cette charge à lui seul.

Le gouvernement «a raison d'utiliser les négociations commerciales pour obliger les gouvernements étrangers à payer leur juste part», a réagi dans un communiqué Stephen Ubl, patron du puissant Groupement américain des industries pharmaceutiques (PhRMA).

Toutefois, certaines des mesures envisagées, comme l'importation de médicaments moins chers, pourraient menacer les investissements de ces entreprises aux Etats-Unis ainsi que la souveraineté du pays, le rendant «plus dépendant» des médicaments produits ailleurs, y compris en Chine, a-t-il prévenu.

Ce serait «une mauvaise affaire pour les patients et les travailleurs américains», a-t-il martelé. Le laboratoire américain Eli Lilli a lui insisté sur la nécessité d'agir sur les commissions prises par les intermédiaires - assureurs et hôpitaux par exemple - aux Etats-Unis.

«Plus de 60% du coût d'un médicament vont aux intermédiaires. Nous sommes impatients de travailler avec l'administration pour réparer ce système défaillant», a déclaré un de ses porte-paroles.

Inflation

Le plan comprend notamment un mécanisme visant à aligner les prix américains sur les prix inférieurs appliqués dans d'autres pays développés. Donald Trump avait tenté de faire la même chose lors de son premier mandat mais s'était heurté à l'opposition de l'industrie pharmaceutique.

Mi-avril, Donald Trump avait signé un premier décret ordonnant à son administration de travailler à une série de mesures pour faire baisser les prix des médicaments. Rien n'assure pour autant qu'elles se traduisent dans les faits, du moins dans l'immédiat.

Les négociations menées par l'assurance-santé publique des plus de 65 ans, «Medicare», sur les prix de certains médicaments sont de longue haleine. Les prix réduits négociés par l'ancien président Joe Biden - qui a également mené une offensive en la matière - ne s'appliqueront par exemple qu'en 2026.

Le mécontentement des ménages face à l'inflation a été analysé comme l'une des raisons de la réélection de Donald Trump. Mais sa politique de guerre commerciale qui a consisté ces derniers mois à augmenter les droits de douane imposés aux importations fait craindre une nouvelle hausse des prix. (awp/hzi/ps)