Le camp des opposants enregistre toutefois une forte poussée par rapport aux précédentes enquêtes: il gagne huit points selon le sondage gfs.bern pour SSR et douze points selon l'institut LeeWas pour Tamedia/20 Minuten. Dans le même temps, les soutiens au texte ont reculé de six à dix points.

Il s'agit d'une impasse, si l'on tient compte de la marge d'erreur, souligne l'institut gfs.bern. En outre, un élan de mobilisation ultérieur peut également changer la donne.

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Fossés profonds

Les intentions de vote sont marquées par de profonds clivages. Seuls les sympathisants des partis de gauche sont favorables au texte. Le camp bourgeois dit un non clair, qui va jusqu'à 80% chez les PLR. Les sans parti soutiennent l'initiative à 54%, mais leur soutien a chuté en l'espace d'un mois.

Le rejet de l'initiative augmente avec le niveau de formation et de revenu. Le fossé est aussi linguistique, avec une Suisse latine favorable à plus de 60% au texte, alors que le soutien ne dépasse pas les 45% outre-Sarine. Selon gfs.bern, le oui semble donc «plus ou moins acquis» en Suisse latine.

«Tous contre le Centre»

La seconde initiative sur les primes, celle du Centre pour un «frein aux coûts», voit quant à elle ses soutiens s'effriter. Alors que les précédents sondages donnaient une avance un «oui», une majorité du peuple est désormais passée dans le camp des opposants.

Le refus est ainsi passé de 41% à 54% selon le sondage SSR, et de 38% à 51% selon Tamedia/20 Minuten. Au niveau partisan, le schéma «tous contre le Centre» s'est renforcé, puisque seuls les sympathisants de l'ex-PDC soutiennent le texte (56%, selon la SSR, 61% selon Tamedia/20 Minuten).

L'institut gfs.bern souligne que «même les Vert-e-s» ne soutiennent plus majoritairement cette cause. A noter que l'UDC dit oui à 49% et non à 47% au texte, selon le sondage Tamedia/20 Minuten. L'enquête SSR table pour sa part sur un refus des sympathisants UDC à 57%.

Comme pour l'initiative socialiste, le soutien au "frein aux coûts" diminue en fonction du niveau de formation et de revenus. Les différences linguistiques ont du poids, même si l'initiative perd du soutien dans toutes les régions. Ainsi, plus de 55% des italophones et une majorité relative de 48 à 49% des romands soutiennent le projet, contre environ 40% des alémaniques.

Soutien à la loi sur l'énergie

La loi sur l'énergie bénéficie, elle, d'un soutien solide. Elle est approuvée par 64% des sondés selon Tamedia, et 73% selon la SSR. Dans les deux sondages, la part des opposants gagne cinq points de pourcentage par rapport à la première enquête (19% selon la SSR, 24% selon Tamedia).

Seuls les sympathisants de l'UDC rejettent majoritairement le texte (à 53% selon la SSR, à 65% selon Tamedia). Tous les autres électorats de partis l'acceptent. Le soutien le plus net vient des personnes issues de la gauche et des verts.

Les hommes, les électeurs issus de zones non rurales et ceux disposant de revenus moyens à élevés sont encore plus enclins à voter «oui». A noter que les personnes méfiantes à l'égard du gouvernement se montrent de plus en plus divisées: 49% d'entre elles auraient accepté la loi à la mi-mai (-9 points), 47 % l'auraient rejetée (+11 points), selon la SSR.

Non sec à l'initiative anti-vaccins

L'initiative «Pour la liberté et l'intégrité physique», qui veut notamment empêcher toute obligation de se faire vacciner, est quant à elle refusée à près de trois quarts des voix, selon les deux enquêtes. Le rejet s'est encore accru en un mois. La proportion de non est passée de 51% à 72% dans le sondage Tamedia, et de 70 à 75% dans celui de la SSR.

Tous les groupes refusent le texte lancé par le Mouvement de liberté Suisse (MLS) dans le contexte de la pandémie de Covid-19. Le soutien est plus fort, quoique toujours minoritaire, chez les personnes méfiantes à l'égard du gouvernement, celles qui sont proches de l'UDC et celles qui ne sont pas liées à un parti .

Le sondage LeeWas pour Tamedia/20Minutes a été mené auprès de 11'408 personnes de toute la Suisse les 22 et 23 mai (marge d'erreur de 1,6 point de pourcentage). Celui de gfs.bern pour SRG SSR l'a été du 13 au 22 mai auprès d'un échantillonnage réel de 12'279 personnes, avec une marge d'erreur de +/- 2,8 points. gfs.bern s'attend à une participation moyenne de 48%. (awp/hzi/ps)